Presse-à-porter, c’est une revue de presse des critiques provenant de différents médias (qu’ils soient papier ou en ligne) concernant une sortie culturelle précise.
Dogman, de Luc Besson
Le nouveau film de Luc Besson s’appelle Dogman et il raconte l’hisoitre d’un freak, de sa violence et de celle de la société qui l’entoure. Mais attention, au fond, ce gars est gentil. « Gentil », c’est le mot qui revient le plus souvent dans les articles des journaux, surtout sous la plume de celles et ceux qui n’ont pas aimé le film. « Gentil » comme le scénario, basique, simple, binaire : le Bien et le Mal, les bons et les méchants, tout est très stéréotypé.
C’est la principale critique adressée au film dans l’ensemble des avis publiés. Mais, en même temps, les scénarios de Luc Besson ont toujours eu cette marque-là, et c’est ce qui a fait le charme de son cinéma, aussi. Dans le cinquième élément, c’est tout de même l’Amour qui sauve l’univers, ce n’est pas rien. Le cinéma de Luc Besson, c’est, à mon sens, une usine à images fortes, une fabrique d’émotions efficace à travers des histoires et des personnages simplifiés.
Toute la presse salue la performance du héros, Caleb Landry Jones, mais toute la presse regrette – ou remarque – que son jeu est très inspiré de celui du Joker de Joaquim Phoenix.
Dans Libération, Laura Tuillier trouve le scénario « facile et mièvre ». Encore une fois, est-ce vraiment un défaut ?
Le Monde est le journal le plus tendre avec le film sous la plume de Jacques Mandelbaum :
« L’homme, blessé mais au cuir tanné, n’en continue pas moins de monter des projets, de tenir la barre et de rêver, comme au temps jadis, de faire main basse sur l’imaginaire contemporain. DogMan nous parle, évidemment, de tout cela ; il ne nous parle, peut-être, que de cela. En voici le pitch, signé, veut-on croire, par le réalisateur : « L’incroyable histoire d’un enfant, meurtri par la vie, qui trouvera son salut grâce à l’amour que lui portent ses chiens. » Autant dire que le risque de la grandiloquence et du grotesque est ici assumé, alors même qu’il ressort de cette fantaisie paroxystique quelques moments d’incongruité expressionniste – Douglas surinterprétant par exemple en playback La Foule , de Piaf, juché stoïquement sur ses jambes en métal – qui la sauvent de sa constante propension à la surenchère. »
L’homme blessé, c’est aussi un thème récurrent dans les articles sur ce film, dont les qualités et défauts, se retrouvent emmêlés avec les casseroles de son réalisateur. « Déboires » qui amèneront le Courrier de l’ouest à se poser la question d’une légitimité d’une rencontre entre Luc Besson et ses lecteurs.
Mais la pire critique vient du Figaro. Eric Neuhoff tire à vue.
« On se doutait que Luc Besson n’allait pas beaucoup au cinéma et qu’il préférait la bande-dessinée, mais quand même. S’approprier un titre de Matteo Garrone (Dogman, 2018) ne le gêne pas. L’ignorance a ses vertus. Chez le réalisateur, elle devient presque touchante. Son nouveau héros est gentil comme tout, encore un de ses innocents maltraités par la vie. Ça ne va pas fort. »
« Il y a toujours eu cette sorte de violence joyeuse chez Besson. Caleb Landry Jones (Nitram) ne travaille pas dans la dentelle, louche vers le Joker de Joaquin Phoenix (l’acteur a dû aller une fois au cinéma). Cela donne quelque chose entre Taxi Driver et Lassie. »
« Durant le générique de fin, Piaf entonne Non, je ne regrette rien. Elle est bien la seule. »
Sources :